la tribu des pingouins

La Tribu des Pingouins, qui sommes nous ?

pinguins family 2016

Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, ce n’est pas juste une bande d’amis hallucinés qui partagent leur amour de la musique et de la fête. C’est aussi un état d’esprit, hérité du mouvement rave et en résonance avec bien d’autres mouvements collectifs de jeunesse.

Ce sont des idées que nous partageons , des valeurs aussi :
L’idée que l’on peut tout faire si l’on s’y met ensemble
Que tout est possible si l’on se consacre à ce qui nous passionne
Que l’on peut se réaliser dans les choses qui comptent vraiment pour nous, et pas seulement dans ce que la société valorise.

Au tournant des années 90, nous avions entre 18 et 25 ans. Notre bande était un agrégat de personnalités très variées, de tous milieux, unis par l’amour de la musique et un goût prononcé pour la fête. Un goût d’ailleurs fort peu original à Montpellier: les possibilités de sorties nocturnes y étaient à l’époque si nombreuses qu’il était miraculeux qu’un seul de ses 60000 étudiants parviennent à décrocher quel que diplôme que ce fut!

De fêtes chez les uns en virées dans les boites de nuits interchangeables de la route des plages, de festivals rock en concerts au temple mythique de cette musique, le Rockstore, nos nuits étaient très occupées!

Mais, les clubs jouaient tous les mêmes tubes, le Rockstore en majorité des classiques rocks, la musique de nos parents en somme, et dans les fêtes privées, la New Wave et Depeche Mode dominaient largement… Quelques rares dj’s plus avant gardistes que les autres plaçaient parfois un morceau d’Acid House ramené d’une expédition londonienne au milieu de leurs sets, mais musicalement nous restions très éloignés de Manchester!

Nous aurions pu nous satisfaire de cette sympathique routine de fin de semaine en attendant que notre jeunesse se passe. Mais soudain tout changea!

Grace à l’un des membres les plus âgés de notre bande, nous avons découvert à l’été 91 le Limelight, à Cannes, où la techno jouée par Dj Mozart commençait à attirer une foule croissante d’aficionados. Pour chacun d’entre nous ce fut une révélation. Tout y était radicalement différent de ce que nous connaissions: musique nouvelle aux sons inconnus, ambiance incroyable grâce à un dance floor en feu, un peuple de créatures aux déguisements improbables, straight et gays mêlés, aucune drague, aucune tension, une fête à l’état pur, une transe collective qui durait jusqu’au lever du soleil! Impossible après cette expérience de revenir à notre ancienne routine: dorénavant toute autre expérience noctambule nous paraitrait fade.

En quelques semaines, nous nous sommes mis à acheter tous les disques technos que nous pouvions trouver, à dénicher des cassettes de mix de dj’s, à se renseigner sur les autres lieux susceptibles de diffuser de la techno, bref, à nous forger une nouvelle culture, notre culture, celle de notre génération!

Le mot rave fit son apparition et les occasions de nous retrouver entre nouveaux convertis se multiplièrent: nous commençâmes à sillonner la France, de Marseille à Paris, de Toulouse à Nice pour participer aux raves qui éclosaient ça et là.

Et si le sentiment d’appartenance à un mouvement encore marginal en France était fort et euphorisant, notre volonté commune a très vite été de vouloir faire partager cette musique, de faire découvrir cette nouvelle façon de faire la fête.

Une première occasion nous fut donnée par l’obtention d’un créneau sur la radio associative l’Eko des Garrigues. Le directeur, un nerd militant ouvert à toutes les formes d’underground, a décidé d’offrir un show à notre collectif informel. Ce fut “PH2” la première émission dédiée aux musiques électroniques dans le Sud de la France. Tous les Dimanche soirs, nous y jouions sans ordre particulier les morceaux des dernières compilations techno sur lesquelles nous avions pu mettre nos mains, puis les premiers vinyles house et techno que certains membre du groupe se faisaient envoyer, qui par un frère basé à Londres, qui par des “montées à Paris” ou quelques boutiques spécialisées commençaient à ouvrir.

– C’est au cours de ces émissions que nos goûts respectifs se sont peu à peu forgés: Hardcore au début puis, très vite techno de Detroit, house de Chicago, progressive house londonienne, garage new yorkais etc.. l’univers des musiques électroniques en plein effervescence créative pouvait satisfaire toutes les inclinations!

– C’est au cours d’une de ces émissions que l’un d’entre nous, très inspiré ce jour là, baptisa notre groupe à l’antenne: la Tribu des Pingouins était née!

– C’est au cours de ces émissions que nous faisions la promotion des “apéros technos” que nous commencions à organiser au Petit Negresco, un bar du centre ville tenu par des patrons aussi fêtards que nous, apéros qui contribuèrent largement à faire naître une vraie scène à Montpellier.

– Enfin, c’est au cours d’une de ces émissions que nous reçûmes un coup de fil qui allait changer le cours de nos existences. Sorti de nulle part, un fils-à-papa nous proposait de financer l’organisation d’une rave, si nous acceptions de nous associer à lui. Il nous a fallu une demi seconde de réflexion avant d’accepter, quelques semaines pour tout organiser et une paire d’heures pour nous faire rouler: une fois les entrées encaissées, le fils-à-papa en question avait disparu avec la caisse!

Reste que cette première soirée, baptisée Neuro Rave, fut un succès incroyable. Sold out, elle avait pour la première fois attirée à Montpellier des ravers venus de tout le Sud, mais aussi de Paris, de Lyon , bref de partout! Des gentils fous comme nous, prêts à faire des milliers de kilomètres pour partager une nuit exceptionnelle avec des inconnus!

Et si nous n’en avons retiré aucun bénéfice financier, c’est bel et bien à la Tribu des Pingouins que l’on en attribua la réussite, à juste titre! Cette rave nous donna l’envie d’en organiser immédiatement une suivante, puis une autre avec un succès toujours croissant, jusqu’à la première Borealis, un jeudi soir de l’été 93 à Pézenas.

Le début d’une épopée qui devait nous mener à l’organisation de ce qui devint en 5 éditions le plus grand festival de musiques électroniques français!

Joss

BOREALIS1998-Sunrise